Une Dangereuse Valse (extrait)

Bonjour,

Je vous propose ci-dessous un extrait d'une de mes nouvelles disponible sur le site Wattpad (Une dangereuse valse - Prologue - Wattpad) et qui fera bientôt partie d'un recueil de nouvelles d'enquêtes surnaturelles.

Une Dangereuse Valse

Chapitre 3

Le chemin vers l'hôtel de ville obligeait Max Théo à emprunter les quais où des dizaines de bateaux de pêche et de plaisance étaient accostés. Sous les nuages gris et menaçants, le paysage de la mer, si calme, faisait ressentir à Max une sorte de mélancolie. En voiture, moins de cinq minutes séparaient la boutique de l'hôtel de ville. Arrivé à destination, la pluie se mit à tomber, obligeant le détective à fermer la capote de sa voiture. Après avoir scellé la toile, Max se dirigea à l'intérieur de l'hôtel de ville. Il demanda à l'hôtesse d'accueil à voir le maire à propos du manoir, mais ce dernier était absent.

- Je peux vous appeler le commissaire de la ville si vous voulez, proposa gentiment la demoiselle.

- Oui, s'il-vous-plait, se contenta Max Théo en espérant voir le maire le lendemain.

L'hôtesse prit le téléphone et appela donc le commissaire. Elle enjoignit Max à s'asseoir sur un banc qui servait à faire patienter quiconque avait rendez-vous. Le commissariat et la mairie se partageait le même bâtiment. Historiquement, les deux entités avaient toujours partagé l'hôtel de ville. Au bout de quelques minutes, le commissaire descendit les escaliers situés en face du banc où était assis Max.

- Bonjour, commissaire Gramet, que puis-je faire pour vous ? commença le policier d'un air très impatient.

- Bonjour, Max Théo, détective privé. Je suis ici pour la disparition des Chastain il y a vingt ans. J'enquête sur cette affaire car mon client, dont je tairais le nom pour des raisons de confidentialité, pense qu'ils ne sont pas partis pour l'Amérique, comme il a été communiqué par les autorités à l'époque, mais sont morts dans leur manoir. Depuis leur prétendu départ, ils n'ont donné aucune nouvelle et j'ai appris qu'aucune enquête n'avait été menée non plus. J'aurais aimé en savoir plus sur le sujet.

- Vous savez, ne plus donner de signe de vie ne veut pas dire être mort, dit le commissaire quelque peu gêné. Pour l'enquête, premièrement, personne n'a porté plainte pour quoi que ce soit en rapport avec le manoir...

- Ce n'est pas ce que l'on m'a dit. Plusieurs personnes sont venues voir la police pour des cas de disparition dans le manoir...

- Ces disparitions ont commencé à avoir lieu que bien longtemps après le départ des Chastain et le commencement des rumeurs, s'énerva le commissaire Gramet. Ce ne sont que des canulars destinés à donner du crédit auxdites rumeurs, et la police n'a pas l'intention de perdre son temps en rentrant dans le jeu de ces plaisantins.

- Avez-vous seulement porté une fois votre attention sur ce qu'il se passait au manoir ? demanda le détective exaspéré par l'attitude passive et hautaine du commissaire. Avant même les rumeurs ? N'avez-vous pas trouvé bizarre que la famille la plus riche de la ville s'en aille du jour au lendemain sans prévenir personne ?

- Le maire a été prévenu de leur départ. Et c'est sur ses ordres qu'aucune enquête n'a été ouverte. En effet, sans lui, la police aurait perdu son temps à la première demande d'enquête de leur disparition.

- Quelqu'un a demandé une enquête à cette époque ? Qui ça ?

- Je ne vous dirai rien de plus. Il faudra en parler au maire si vous voulez en savoir plus.

Le commissaire de police se renferma et Max ne put obtenir plus aucune réponse de sa part. Le détective s'apprêta à partir quand deux hommes entrèrent par la double porte qui servait d'entrée. L'hôtesse d'accueil les salua en indiquant discrètement la présence du détective. Max devina tout de suite que le plus âgé des deux était le maire. Il se dirigea alors vers lui.

- Monsieur le maire, j'aurais un mot à vous dire.

- Je suis indisponible pour le moment, répondit-il mal à l'aise. Je dois accompagner mon fils Stéphane visiter une maison. Un agent immobilier nous attend près des quais. Prenez rendez-vous avec ma secrétaire.

- Je suis détective et j'enquête sur la disparition des Chastain monsieur Dumond, s'empressa de dire Max Théo au maire avant que celui-ci ne l'écoute définitivement plus. N'avez-vous pas quelques minutes à m'accorder ?

Le maire se retourna surpris, mal à l'aise et contrarié en même temps.

- Ecoutez-moi, monsieur ? ...

- Théo ! Max Théo !

- Monsieur Théo, je vous prie de ne pas mettre votre nez dans des affaires qui ne vous regardent pas. Me suis-je bien fait comprendre ? dit le maire en essayant d'intimider le détective. Et si cet importun vous pose encore des questions à propos des Chastain, mettez-le aux arrêts, indiqua-t-il au commissaire.

Puis le maire monta les escaliers suivi de son fils d'une vingtaine d'années. Le commissaire s'assura que Max s'en aille bel et bien. Quand le détective fut dehors, le commissaire chuchota quelque chose à l'oreille de l'hôtesse d'accueil. Max Théo remonta dans son Aston Martin DBS V8 de 1969 et rentra dans l'appartement qu'il avait loué pour ses vacances.